Bienvenue à tous ceux qui aiment lire ...

Lire, pour moi, c'est échapper au quotidien tout en restant proche des hommes et de leurs réalités ...

samedi 15 février 2014

Amie de ma jeunesse d'Alice Munro

Trad. Marie-Odile Fortier-Masek, poche, 1990/2013, 352 p., 7,40€
La canadienne Alice Munro, 83 ans, prix Nobel de littérature 2013, écrit des nouvelles, des nouvelles, et encore des nouvelles. Pour notre plus grand plaisir.
Ce recueil rassemble 10 récits où les amitiés de jeunesse jouent un rôle. Forme oblige, l'auteur nous fait réfléchir sur les relations humaines, sur notre formidable capacité à nous fourrer dans des situations qui nous font souffrir, sur notre incroyable complexité. Mais elle le fait avec délicatesse, avec indulgence, se reconnaissant certainement au passage dans certains de ses personnages, essentiellement féminins.
Comment l'être humain peut il oublier qu'il va mourir un jour et gâcher ainsi sa vie, semble se demander Alice Munro à travers le personnage de Georgia ? Servi par un style magnifique, précis, varié, très vivant, ces nouvelles nous donnent la réponse : parce qu'il est homme, tout simplement ...
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vendredi 14 février 2014

Shameless de Paul Abbott

Puisque, je l'avoue, je passe plus de temps à regarder des séries TV qu'à lire, puisque je suis une "sérievore", puisque certaines offrent des qualités dignes des classiques du cinéma ...

en voilà une, particulièrement déjantée, Shameless !


Mise en scène par le britannique Paul Abbott, qui a déjà  réalisé la version anglaise en 11 saisons (grand succès mais rythme plus lent), Shameless version us, raconte la vie d'une famille foutraque comptant un père alcoolo, une mère psychologiquement instable et absente, leurs 6 enfants et un couple de voisins.
La série se construit autour de deux personnages antagoniques : le père indigne, Franck Gallagher, alcoolique impénitent, égoïste, drogué, allant de combines minables en trafics ratés et la sœur aînée au grand cœur, Fiona, qui assure depuis l'âge de 15 ans le gîte, le couvert et l'éducation de ses 4 frères et de sa petite sœur en essayant d'échapper aux services sociaux.
Semblable en cela aux séries récentes de qualité,
Shameless développe ses personnages au fil des épisodes. Ainsi découvre-t-on Fiona, ses amoureux et ses combines quotidiennes,  Lip, l'aîné des garçons, brillant et pragmatique, Ian homo qui s'assume, Debbie la petite sœur gentille et généreuse qui amorce sa crise d'adolescence, Carl dont la violence latente trahit les problèmes psychologiques et Liam, le petit dernier à la peau noire dont il est plus qu'improbable qu'il soit le fils de Franck.
Au royaume des Gallagher, la débrouille (souvent limite) est reine parce qu'il n'y a pas d'argent bien sûr. On est au-delà du politiquement correct : exploitation des faibles ou des sans papiers, exploitation de la générosité, vol facile et j'en passe.
Mais les règles intra-familiales sont claires et connues de tous : solidarité, respect, affection. Seul le père les enfreint et les enfants se chargent de le lui faire payer régulièrement !
Aux USA, on peut être blanc, pauvre et méprisé.
On peut habiter dans un quartier qui craint.
On peut vivre dans la promiscuité et avoir des parents totalement irresponsables.
Alors, comme le dit Lip à Fiona, pour gagner de l'argent les pauvres n'ont que deux solutions : voler ou arnaquer. Cruelle vérité ! Et personne ne sort indemne d'un tel fonctionnement car Shameless ne se déroule pas à Disneyland et chaque membre de la famille souffre. Alors intervient la règle absolue : les Gallagher ne se laissent jamais abattre et font toujours face.
Mais si les conventions sont abolies dans la famille
parce que, tout simplement, avec des parents pareils les limites deviennent mouvantes, parce qu'on n'a pas les moyens, le temps ou l'envie de les respecter ... on n'oublie jamais les vraies valeurs, celles  qui comptent dans les relations avec l'entourage. Technique de survie éprouvée en milieu hostile.
Situations hilarantes ou tragiques, passages très très trash, allusions sexuelles débridées ... tous les ingrédients sont réunis pour un non conformisme des plus réjouissant qui fait de Shameless un OVNI dans le ciel américain, antithèse des séries guimauves où apparaissent ados et enfants. Avec de la tendresse en prime. Et d'excellents acteurs, particulièrement W.H. Macy, éblouissant Franck dont le visage se marque au fil des cuites et des épisodes.
Délectable même si les épisodes sont inégaux ! Au moins jusqu'à la saison 3. La 4e commence juste.







Le jour du slip / Je porte la culotte d'Anne Percin et Thomas Gornet

Éditions du Rouergue, coll. boomerang, 2013, 62 p., 6,50€
Un joli petit objet d'abord, qui se lit dans un sens pour la première histoire et dans l'autre sens pour la deuxième. Une collection, "Boomerang", qui augure bien ...
Et deux histoires en prime.
Un beau matin, Corinne se réveille dans la peau de Corentin et inversement. Chacun va découvrir (parfois étonné car on s'étonne facilement à cet âge là) la façon de vivre de l'autre, ses relations aux copins/copines, aux mamans, ses idées préconçues sur l'autre sexe.
Plein de fraicheur, d'humour et de gaieté, ce roman incite les enfants à la tolérance, à la curiosité des autres, à bousculer nos préjugés. Nos différences sont notre richesse, notre capacité à comprendre les autres aussi. Dans l'égalité ... Merci aux éditions du Rouergue de le rappeler. Salutaire.
Je connaissais déjà Thomas Gornet et Anne Percin qui réalisent ici un roman à 4 mains plein de finesse.
A mettre entre toutes les mains de 9 à ... 99 ans !

 











lundi 10 février 2014

Abracadabra Amanda d'Olivier Pouteau

Ed. du Rouergue, coll doado, 2014, 125 p., 10,20€
Mais qu'est ce qui a pris Léonard ? Voler un morceau d'Amanda pendant le numéro de "la femme découpée" lors d'une fête au collège, quelle idée ! Il n'a presque pas fait exprès, une panne d'électricité et le geste est venu tout seul, il a embarqué la petite boite en bois contenant le cœur de l'adolescente. Le voilà dans les ennuis jusqu'au cou. Même si tous les élèves pensent qu'Amanda la peste l'a bien mérité.
Il avait déjà assez de chagrin avec le décès de sa mère et son père qui ne s'en remet pas ... Heureusement, il y a les copains.
Très joli roman, plein de délicatesse et de fantaisie, sur le deuil, l'amitié, les idées toutes faites sur les autres ... Et ce rêve que nous avons tous eu un jour, quelles que soient nos croyances : que ceux qu'on aime et qui ont disparu nous envoient un petit signe, juste un tout petit signe ;o)
Un plaisir de lecture.
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Olivier Pouteau - Abracadabra Amanda.

mardi 4 février 2014

Une fille nommée Hamlet d'Erin Dionne

trad. de l'anglais (USA) Sandra Lumbroso, Ed. Hélium, 2013, 247 p., 14,50€

Vivre avec une petite sœur surdouée présente déjà bien des inconvénients mais quand à cela s'ajoute des parents profs qui ne jurent que par Shakespeare et s'inspirent du 16e siècle dans la vie de tous les jours ... passer inaperçue au collège devient un casse-tête.
A son entrée en 3e, Hamlet (si si, c'est bien son prénom) voit sa famille envahir son collège : Desdémone, sa petite sœur qu'elle aime beaucoup, y suit des cours d'art et ses parents viennent parler de Shakespeare dans sa classe !
Invivable ! Que faire pour s'en débarrasser ?
Un petit roman agréable qui traduit bien le malaise des ados face aux comportements bizarres ou inappropriés des parents. Tout particulièrement au collège où la règle d'or est de ne pas sortir de la norme ...
Là, franchement, on compatit avec Hamlet, peuchère.
Humour et tendresse, style simple et efficace.
4e / 3e
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